21 février 2020
Écrit par Cluster Data Marketing & CRM
Flash Info : fin des cookies tiers et recueil du consentement
Révolution dans le monde de la data à la mi-janvier : renforcement de la réglementation en matière de collecte du consentement par la CNIL et fin des cookies tiers annoncée par Google d’ici 2022 sur son navigateur Chrome.
Dévoilées et relayées ces dernières semaines, le cluster Data Marketing & CRM de Thinkmarket vous éclaire en quelques minutes sur ces 2 annonces phares.
Les annonces de la CNIL et de Google
18 mois après la mise en place du RGPD, la CNIL a apporté des précisions et des recommandations sur la récolte du consentement. Dans l’objectif de renforcer la conformité des acteurs au RGPD, jugée encore trop insuffisante aujourd’hui, des sanctions pourront être infligées à ceux ne respectant pas la nouvelle réglementation en vigueur. Dans un document publié le 14 janvier, la CNIL partage les bonnes pratiques à adopter en matière d’acceptation des cookies notamment. Il est demandé, par exemple, aux sites internet et applications mobiles de modifier leurs interfaces utilisateurs afin d’afficher à taille égale les boutons “Accepter” et “Refuser” pour laisser la possibilité de faire un choix éclairé sans être influencé. La CNIL estime également que « la simple poursuite de la navigation sur un site ne peut plus être regardée comme une expression valide du consentement au dépôt de cookies ».
En parallèle, Google a annoncé le même jour la limitation progressive des cookies tiers pour aller vers un bannissement définitif d’ici 2022 pour les sites internet tiers. Ces cookies tiers ou third party permettent notamment de connaître les comportements de navigation des internautes et donc de réaliser des ciblages publicitaires, dont le fameux retargeting. Google justifie cette décision par une volonté d’aller vers plus de confidentialité sur la toile et de sécuriser davantage les données personnelles des internautes.
Les conséquences pour les entreprises et le monde de la publicité
Le durcissement des conditions de recueil du consentement par la CNIL fait craindre aux professionnels du secteur des médias et de la publicité une baisse du nombre d’utilisateurs acceptant de partager leurs données personnelles. Bien que la CNIL soutienne que cela puisse valoriser la publicité non intrusive, l’efficacité des publicités ciblées risque d’être fortement impactée. Ces recommandations seront ajoutées aux mesures de contrôle dès l’automne prochain et il convient aux entreprises de prendre leurs dispositions pour la mise en conformité et la refonte du design de leurs interfaces web et mobile.
De son côté, Google n’est pas le premier navigateur à mettre en place des mesures de restrictions des cookies des sites tiers : Safari et Firefox ont déjà mis en place des procédures similaires ces dernières années. Cependant, Chrome est le navigateur le plus utilisé au monde avec 60% des parts de marché, ce qui laisse présager des conséquences importantes sur le marché de la publicité et le modèle économique de ces médias.
De plus, seuls les géants du web comme Google possédant un univers logué seront capables de réconcilier les données utilisateurs. Ceci pose légitimement la question de la dépendance du marché des médias face à ces acteurs de référence.
Et la suite … ?
Les recommandations de la CNIL sont actuellement en consultation publique et seront publiées officiellement au printemps 2020. Dans le même temps, les débats sur la E-Privacy sont toujours en cours et de nouvelles annonces sur la protection de la vie privée devraient voir le jour cette année.
Mais la firme de Mountain View n’a pas attendu les restrictions de la CNIL pour prendre des mesures et travaille depuis plusieurs mois déjà sur le développement d’une solution alternative pour continuer à collecter les données personnelles et à proposer des publicités ciblées sans avoir la contrainte de déposer des cookies.
Ces annonces illustrent les tendances liées aux enjeux de la protection des données.
Tout d’abord, cela met en avant un renforcement de la réglementation sur les données personnelles et une plus forte vigilance des autorités de contrôle. Face à cela, pour préserver sa position de force sur le marché publicitaire, Google adopte une démarche d’anticipation des réglementations dans le but d’exploiter les zones non adressées pour le moment.